Un droit de douane est une taxe sur les importations. Il peut faire monter les prix pour les consommateurs et les entreprises.

Traditionnellement, les droits de douane servent à protéger les entreprises d’un pays en rendant les biens importés plus chers que les produits locaux. Ils peuvent avoir de multiples effets sur ce qu’on achète et sur les biens que les pays choisissent d’importer ou d’exporter. Ils peuvent avoir aussi des effets sur les recettes de l’État, le taux de change, le niveau de l’emploi, l’activité économique et l’inflation.

Qui paie les droits de douane?

Les droits de douane sont payés par l’entreprise ou le particulier qui importe un bien. Le surcoût causé par un droit de douane est parfois transféré aux consommateurs par des hausses de prix, du moins en partie. Ce sont souvent les importateurs et leurs fournisseurs qui absorbent une partie des coûts supplémentaires en réduisant leurs bénéfices respectifs. Les droits de douane réduisent le pouvoir d’achat des consommateurs. Pour les entreprises, ils entraînent un manque à gagner suivi d’une baisse des investissements. Dans tous les cas, la croissance économique ralentit.

Comment les prix sont-ils touchés par les droits de douane?

Les droits de douane peuvent changer les prix de toutes sortes de marchandises. Ils peuvent être imposés sur des produits de consommation courante, comme les pommes, les vêtements ou les véhicules, et les rendre plus chers. Mais ils peuvent aussi toucher les biens intermédiaires – les composants nécessaires à la fabrication des produits. Des composants plus chers peuvent également faire grimper les prix au magasin.

Imaginons que vous vouliez acheter une voiture. Examinons comment les droits de douane pourraient en affecter le prix de vente. Prenons l’exemple de la fabrication d’un véhicule :

  • Un droit de douane sur l’acier ou l’aluminium ferait monter le coût de fabrication de certaines pièces comme la batterie, le silencieux du tuyau d’échappement ou la boîte de vitesses.
  • Au cours du processus de fabrication, de nombreuses pièces automobiles franchissent plusieurs fois la frontière. Une même pièce pourrait donc être taxée à plusieurs reprises.
  • Le véhicule lui-même à la sortie de l’usine pourrait être frappé d’un droit de douane s’il est expédié de l’autre côté de la frontière. Chacun des droits de douane fait augmenter le coût de fabrication du véhicule. Et ce coût est souvent facturé à l’acheteur, qui paye plus cher.

Des pressions à la hausse et à la baisse sur l’inflation

Les droits de douane font augmenter le coût des biens importés, ce qui se traduit par des prix plus élevés pour les consommateurs. Des coûts plus élevés pour les entreprises peuvent rendre les produits de consommation plus chers, créant ainsi une pression à la hausse sur l’inflation. Mais les droits de douane réduisent également la demande pour les exportations d’un pays touché par ces taxes. Cela peut freiner son économie et causer une pression à la baisse sur l’inflation. Les pays visés par des droits de douane peuvent riposter en taxant à leur tour les exportations d’autres pays, ce qui a pour effet d’augmenter les prix et d’exercer une pression à la hausse sur l’inflation. Comme les droits de douane peuvent faire monter ou baisser l’inflation, ils représentent un défi pour la politique monétaire et le travail des banques centrales.

Le taux directeur est le principal outil de la Banque pour garder l’inflation près de 2 %. Elle le publie huit fois par année. Augmenter le taux directeur aide à réduire l’inflation. Le diminuer aide à stimuler la demande. La Banque ne peut pas contrer tous les effets économiques des droits de douane en modifiant son taux directeur. L’objectif de la banque centrale est de faire en sorte que les majorations de prix causées par les droits de douane ne débouchent pas sur une inflation forte et persistante.

Une fois imposé, un droit de douane peut entraîner une augmentation unique des prix à la consommation si le surcoût associé entre dans le prix du produit ainsi taxé. Les prix peuvent alors se stabiliser à un niveau plus haut. Face à la montée des prix, les gens risquent de commencer à croire que les hausses vont se poursuivre. Les perceptions de l’inflation influencent les décisions d’achat des consommateurs. Elles influencent aussi les décisions que prendront les entreprises pour établir leurs prix, embaucher ou non du personnel et investir. Dans un cas comme dans l’autre, l’inflation anticipée peut causer une véritable inflation.

Le rôle de la Banque du Canada est de veiller à ce que les attentes du public à l’égard du niveau de l’inflation restent autour de la cible de 2 % sur le moyen et long terme. Elle explique ses actions au public pour gagner sa confiance et ancrer ses attentes. La Banque du Canada s’est engagée à maintenir l’inflation à 2 % ou autour de cette cible. Plus elle y parvient, plus le public aura confiance qu’elle continuera de le faire à l’avenir.

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